Qui aurait pu prédire que cela finirait comme ça ? Quel coup du sort, vraiment. Il y a cinq ans, à cette époque, vous étiez assis dans un canapé chez vous en train de siroter une bière devant la télé dans votre appartement… Mais tout cela est révolu aujourd’hui. Tant de choses se sont passées que maintenant, on sait. On sait que cela ne pourra plus jamais être comme avant, et on regrette de ne pas pouvoir y retourner, ne serait-ce qu’une seconde.

Cela a commencé par une simple guerre, hors du territoire, nous n’avions donc rien à craindre, ici, dans notre bonne vieille ville de New-York. Du moins c’est ce que l’on croyait, jusqu’à ce qu’on voit ces tanks débarquer par des transports civils sur les quais de la ville. Le monde entier a été touché par ce genre d’attaques, et nombre de villes ravagées. L'horreur et le chaos dans toute leur splendeur, vraiment. Aujourd'hui encore, je ne m'en suis pas remis.

Ce qui avait commencé par un désaccord sur les échanges internationaux de pétrole a dégénéré en une guerre meurtrière, s'étendant sur toute la planète. Dans leurs lutte pour la domination, les forces des USA et de la Coalition Eurasienne n'ont finalement réussies qu'à épuiser toutes les ressources de la planète. Les deux forces sont désormais exténuées et affaiblies par les combats, leurs dernières forces luttent encore sur des landes ravagées, leur haine attisée par plus de deux décennies de guerres globales. C'est une lutte à mort dans laquelle chaque camp ne peut prévoir qu'une seule issue possible : l'extermination totale de l'autre.

Aujourd’hui, on appelle notre époque la 3ème guerre mondiale… Mais cela ne nous concerne plus désormais, ici, à New-York. Voici ce qui s'est vraiment passé ici, loin des affres de la censure et de la politique de communication.

Au début, lorsqu’ils ont débarqués à New-York, les gens restaient là, sans bouger. Je crois qu’ils ne réalisaient pas...non, on ne réalisait pas, c’était la première fois qu’une armée envahissait notre territoire. Aussi, après que les bombes aient commencées à tomber, ce fût la panique. Les gens hurlaient et criaient, on se croyait en enfer...si seulement on savait. Ce n’était qu’un divertissement comparé à comment cela allait dégénérer et personne, du moins personne de sensé, n’aurait voulut que ça aille jusque là…

La ville a été complètement ravagée, décimée, nombre d’institutions et de bâtiments se sont effondrés sous le coup des bombes. Mais cela ne leur suffisait pas, aussi leurs tanks ont pénétrés au cœur des terres, laissant la ville à l’état de tas de gravats. Là, j’ai appris que l’armée américaine, pourtant réputée si puissante et si forte, n’arrivait pas à les arrêter. Même la Blitzkrieg allemande n’a pas due se propager aussi vite, c’était hallucinant. Nos généraux n’arrivaient soit-disant pas à se remettre du choc mais plus qu'eux, ce devaient être nos soldats qui avaient le moral dans les talons et n’avaient plus la force de se battre.

Pourtant un petit groupe s’est sacrifié pour le bien de la nation, des héros, que les politiques les appellent. Mais maintenant que j’y repense, on aurait sans doute mieux fait de les laisser nous envahir. Ces hommes se sont sacrifiés en pensant se rendre utile mais au final leur sacrifice n’a fait qu’empirer la situation. Bloquant les adversaires dans une ville abandonnée, le gouvernement américain a alors utilisé l’arme absolue sur son propre territoire, la bombe atomique. Nous étions sans doute tombés bien bas pour nous blesser ainsi. Néanmoins, au point où ils en étaient, les politiciens du haut de leurs sièges décidèrent d’étendre leurs attaques nucléaires sur le reste du monde, visant leurs opposants. Et ça n’a pas manqué, ces derniers répliquèrent…

New-York, elle, ne reçut aucun missile. Sans doute que l’absence de forces armées dans cette dernière était connue de tous mais elle n’échappa pas, comme le reste du monde, aux conséquences d’un tel déploiement d’armes de destructions massives. L’hiver nucléaire, voila comment les scientifiques appelaient ça, mais même dans leurs estimations les plus pessimistes ils étaient encore loin de la réalité des faits. Enfin, cela a au moins eu le mérite de faire diminuer les tensions même si de notre coté, nous étions trop occupés pour nous en soucier. En fait, nous étions sans nouvelle du reste du monde depuis le début de l’invasion. Et ce n’est que lors du retour de l’US Army dans la ville que nous avons compris que cette guerre mondiale n'était toujours pas finie. L'armée venait remettre de l'ordre à New-York, et reprendre le contrôle de la ville.

Néanmoins, ces tanks et ces soldats ne furent pas soumis au repos qu’ils auraient dû soit-disant mériter après être "sortis" de cette guerre. Je ne sais pas comment cela s’est passé dans le reste du monde mais je vais vous dire comment ça s’est passé ici, à New-York. Lorsque les envahisseurs sont partis, il y avait nombre de cadavres mais aussi d’armes. Des groupuscules armés, des gangs comme on appelle ça, se sont manifestés partout en ville, perpétuant en un cycle de mort sans fin le champ de bataille que la ville était devenue. On se battait pour de l’essence et des vivres, on se battait pour survivre...et on le fait toujours.

Le retour des militaires n’a, en effet, pas changé énormément de choses. La loi martiale a été imposée et les militaires avaient soit-disant toute autorité. Et même s'il est vrai qu’ils arrivent parfois à maintenir l’ordre dans certaines parties de la ville, on ne peut pas dire que leurs actions sont toujours celles des héros que nous attendions tant. Oh, bien sur ils nous aident, nous apportent des vivres et de l’eau, ont rétabli le courant dans la ville il y a peu de temps et tout. Certains sont même bons au fonds d’eux et croient encore aux valeurs qu’ils défendent. Mais aux vues de leur infériorité numérique, ils furent forcés de recruter une milice composée de simple civils, qui constitue désormais le gros de leur force. Et eux, eux ne vivent que pour eux-mêmes. En plus, ils ont la justice et les flingues de leur cotés, c’est pour dire qu’ils ne respectent pas vraiment les idéaux de libertés et d’égalités qu’ils défendent…

Quand à moi ? Je suis une personne comme une autre, un civil qui aurait dû mourir il y a trois ans de cela. Néanmoins, j’ai survécu et découvert l’existence d’un autre monde dans notre monde…

Je n’ai pas vraiment de passé et n’ai jamais été quelqu’un de vraiment utile à la société, je ne comprends pas encore pourquoi j’ai survécu, non, pourquoi il m’a sauvé alors que tant sont morts… J’étais au beau milieu d’une fusillade entre deux gangs rivaux, j’aurais dû mourir, me prendre une grenade, ou autre chose. Mais je n’étais pas seul au milieu du sifflement des balles et du crépitement des fusils, il y avait un autre homme. Il était plutôt grand mais on ne voyait pas son visage, masqué derrière une capuche sombre. Là où moi je paniquais, lui dégageait une aura de calme des plus perturbante. Il ne faisait que traverser la rue, comme si tout ce carnage autour de lui n’avait strictement aucune importance…

Alors qu’il passait a coté de moi, je vit une balle m’arriver dessus, comme au ralenti. Je pensais ma dernière heure venue, je pensait que j’allais mourir maintenant, je pensait que je ne reverrait plus ma femme ni mes enfants, je pensais à tout ce que j’avais perdu, je pensais… jusqu’à ce que la main de l’homme attrape la balle suspendue dans le vide comme un vulgaire pendule sans importance, avant de m’entrainer dans son sillage. Ce que je découvris ensuite changea ma vision du monde, je le regardais d’un œil neuf tout en sachant que je ne pouvais répéter ce que je savais car je serais alors pris pour un fou…

Néanmoins, je pense qu’à vous je peux vous le dire, je crois que je peux vous faire confiance. Il existe en ce monde plusieurs personnes, hommes et femmes, qui se cachent parmi nous. Des personnes qui disposent de pouvoirs qui transcendent l’imagination! Des personnes qui influent sur le destin de ce monde dans l’ombre, et en général pour notre bien à tous. Ce sont de véritables magiciens, comme dans les contes de fées. Si seulement j’avais eu conscience de leurs existantes en des temps moins troubles…

Source : Inconnu